Un Facebook pour les moins de 13 ans, est-ce une bonne idée ?

Par Aïda B.
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13 ans, c’est l’âge requis pour se créer un compte sur le célèbre réseau social Facebook. Du moins en théorie, car de nombreux enfants contournent cette règle. Tel est le constat d’une étude réalisée par MinorMonitor, un organisme spécialisé dans la portection des enfants sur Facebbok. Ces résultats ont sans doute inspiré Marc Zuckeberg, fondateur de Facebook, puisqu’une version pour enfants serait à l’étude. 



Facebook songerait à ouvrir les portes de son monde virtuel aux enfants. Ce n’est pas une première, car en 2011,Mark Zuckerberg, s’était déjà prononcé favorable à l’ouverture de son réseau social aux moins de 13 ans. L’opportunité pour Facebook d’augmenter ses recettes publicitaires. Jusqu’ici interdit aux moins de 13 ans, les magnats du net auraient flairé l’enjeu que représente cette nouvelle cible particulièrement vulnérable face aux dangers de la publicité.

Déjà 7 millions d’enfants sur le réseau. Une étude menée en parallèle par MinorMonitor* révèle que 38 % des mineurs présents sur le site, soit plus de 7 millions d’inscrits, ont moins de 13 ans. Même s’ils ont souvent l’accord de leurs parents, ils contournent aisément cette limite d’âge en falsifiant leur année de naissance. L’enquête prouve également que plus de 4 % des mineurs connectés auraient moins de 6 ans.



Si la star des réseaux sociaux attire de plus en plus de jeunes, beaucoup s’inquiètent des répercussions que pourrait engendrer une utilisation légale et précoce de Facebook. Ne pas laisser l’enfant seul face aux écrans. Selon le World Street journal, Facebook travaillerait également sur des outils et fonctionnalités permettant aux parents de contrôler et de surveiller l’utilisation du réseau social par leurs petits. Ils pourraient ainsi accepter les demandes d’amis ou encore valider l’installation d’applications. Selon le psychologue clinicien, Jean-Christophe Dardart, l’ouverture aux moins de 13 ans ne changera pas grand chose vu qu’ils sont déjà très présents et actifs sur le réseau social : « beaucoup d’enfants jouent déjà en ligne sur Facebook et la situation n’est pas nouvelle. Il n’y a pas de gros risques du moment qu’ils sont surveillés. La prévention reste à faire avec les parents, qui ne comprennent pas toujours eux-mêmes les mécanismes du site ». Pour le psychologue, le véritable enjeu est de ne pas laisser son enfant seul face aux écrans. Il y a tout un apprentissage et un accompagnement à effectuer », explique-t-il.         

Un moyen de se protéger du monde extérieur. Ces derniers temps, Facebook a fait l’objet de vives polémiques : il serait accuser de rendre ses utilisateurs narcissiques, égoïstes, addict, et…dépressifs ! Un constat que nuance Jean-Christophe Dardart : « les enfants peuvent arrêter du jour au lendemain d’aller sur Facebook. Le vrai problème quand un enfant s’enferme dans un monde virtuel est d’en diagnostiquer la cause. C’est souvent un moyen pour se protéger du monde extérieur. Il est déjà dans une logique d’enfermement physique. Il faut alors comprendre pourquoi. »    

*étude réalisée auprès de 1 000 parents d’utilisateurs de Facebook.