Régime alimentaire pour la prévention du cancer

Par Jasmine Mansouri
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Et si votre assiette devenait l’un de vos meilleurs remparts santé ?

On sait que certains facteurs de risque du cancer ne dépendent pas de nous : la génétique, l’environnement, parfois le hasard. Mais ce qu’on choisit de mettre dans son assiette, chaque jour, ça, c’est entre nos mains. Et les études sont claires : une alimentation saine peut réellement jouer un rôle dans la prévention de nombreux types de cancers. Sans régime drastique ni privation, juste avec du bon sens, du plaisir, et une pincée d’intelligence nutritionnelle.

Dans cet article, on fait le point ensemble sur les aliments à privilégier, ceux à limiter, et les bons réflexes à adopter pour transformer vos repas en alliés précieux. Que vous soyez dans une démarche de prévention ou que vous ayez des antécédents personnels ou familiaux, ces conseils sont faits pour vous.

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Nutrition et cancer : quel lien réel ?

Le lien entre alimentation et cancer est de plus en plus documenté. Selon plusieurs recherches, jusqu’à 70 % des risques de cancer seraient liés à des facteurs de mode de vie, dont l’alimentation fait pleinement partie. Le tabac, l’alcool, la sédentarité et le surpoids sont bien sûr en première ligne, mais ce que l’on mange ou non chaque jour peut considérablement influencer le terrain.

À l’inverse, un régime alimentaire préventif, riche en végétaux, en fibres, en bons gras et pauvre en aliments transformés, peut aider à réduire les inflammations chroniques, à soutenir le système immunitaire et à protéger les cellules. Pas de potion magique, mais une somme d’habitudes qui comptent, surtout sur le long terme.

Les aliments à privilégier : misez sur le vivant

1. Des végétaux à foison… pour leurs antioxydants

Les fruits, légumes, légumineuses, noix, graines et épices regorgent d’antioxydants naturels (caroténoïdes, flavonoïdes, vitamine C, polyphénols…) capables de neutraliser les radicaux libres, ces molécules qui endommagent les cellules et favorisent l’apparition de tumeurs.

  • Les carottes, courges et choux de Bruxelles sont riches en bêta-carotène, bénéfique contre les cancers du poumon et de la gorge.
  • Les brocolis, épinards et haricots pourraient réduire les risques de cancers digestifs (estomac, œsophage).
  • Les baies, les agrumes, les poivrons rouges sont des bombes en vitamine C, utile pour renforcer les tissus et freiner certains processus cancéreux.
  • Les tomates (crues ou cuites), riches en lycopène, sont souvent associées à une diminution du risque de cancer de la prostate.

2. Des fibres à chaque repas

On sous-estime trop souvent la puissance des fibres alimentaires. Présentes dans les fruits, les légumes, les légumineuses et les céréales complètes, elles aident à réguler le transit, à maintenir une flore intestinale saine, et surtout à évacuer plus rapidement les substances potentiellement cancérigènes avant qu’elles ne stagnent dans l’organisme.

Une alimentation riche en fibres est fortement liée à un risque diminué de cancer colorectal, mais aussi d’autres cancers digestifs. Pensez à varier vos sources : lentilles, pois chiches, avoine, son, pommes, légumes verts… Votre microbiote vous dira merci, et votre système immunitaire aussi.

3. Les bonnes graisses : vos alliées insoupçonnées

Contrairement aux idées reçues, toutes les graisses ne se valent pas. Les graisses saturées et les graisses trans (souvent présentes dans les plats industriels, les viennoiseries ou les viandes grasses) doivent être limitées. Mais les bonnes graisses insaturées, elles, sont à favoriser, car elles peuvent réduire l’inflammation et participer à la protection cellulaire.

  • Privilégiez : huile d’olive vierge extra, avocat, amandes, noix, graines de lin et de chia, poissons gras (saumon, maquereau, sardines).
  • Limitez : charcuteries, beurre en excès, pâtisseries industrielles, frites, aliments ultra transformés.

À retenir : votre alimentation peut être grasse… mais à condition qu’elle soit bien grasse !

Les aliments à limiter : les faux-amis du quotidien

Si certains aliments nous protègent, d’autres au contraire peuvent, lorsqu’ils sont consommés trop fréquemment, augmenter le risque de développer certains cancers. Il ne s’agit pas d’entrer dans une psychose alimentaire, mais plutôt d’apprendre à faire des choix plus éclairés, au fil des jours.

1. Les viandes transformées et viandes rouges

L’OMS a officiellement classé les charcuteries (jambon, saucisson, bacon…) comme cancérogènes avérés pour l’homme, notamment pour le cancer colorectal. Quant à la viande rouge (bœuf, porc, agneau), elle est considérée comme « probablement cancérogène » lorsqu’elle est consommée en excès.

➡️ L’idéal : limiter à 500 g par semaine de viande rouge, et privilégier les sources végétales de protéines (légumineuses, tofu, tempeh, etc.).

2. Le sucre raffiné et les produits ultra-transformés

Les produits ultra-transformés (plats préparés, biscuits industriels, sodas…) sont souvent très riches en sucres rapides, en graisses de mauvaise qualité, en additifs et en agents de conservation.

Ces aliments favorisent le surpoids, les inflammations chroniques, la résistance à l’insuline… autant de mécanismes associés à une augmentation du risque de cancers, en particulier ceux du sein, du foie, du pancréas ou du côlon.

➡️ Optez pour du fait maison, ou pour des produits à la liste d’ingrédients la plus courte possible, sans additifs inconnus.

3. L’alcool : modération absolue

C’est un fait encore trop peu connu : l’alcool est un cancérogène avéré, quelle que soit la quantité consommée. Même un verre par jour peut augmenter le risque de certains cancers, en particulier de la bouche, de la gorge, de l’œsophage, du sein et du foie.

➡️ L’option la plus préventive reste de réduire au maximum la consommation d’alcool, en la réservant à des occasions rares.

Et les modes de cuisson dans tout ça ?

On y pense peu, mais la manière dont vous cuisinez vos aliments peut aussi influencer leur impact sur la santé. Certains modes de cuisson très agressifs peuvent produire des substances cancérigènes, comme les amines hétérocycliques et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).

  • À limiter : fritures, grillades au barbecue, cuisson à haute température sans surveillance.
  • À privilégier : cuisson vapeur douce, mijotage, cuisson à l’étouffée, au four à basse température.

Bio, local, saison : faut-il faire attention ?

Dans une logique de prévention, on entend souvent parler de pesticides, de perturbateurs endocriniens et d’OGM. Faut-il tout acheter bio pour prévenir le cancer ? La réponse est nuancée.

Des études montrent qu’une alimentation riche en produits biologiques est associée à une diminution du risque de certains cancers (notamment lymphomes et cancers du sein). Cela peut s’expliquer par la réduction de l’exposition aux résidus chimiques, mais aussi parce que les personnes qui mangent bio consomment souvent plus de fruits, légumes et fibres.

➡️ En pratique, faites de votre mieux selon vos moyens : priorisez le bio pour les aliments les plus contaminés (pommes, fraises, épinards, raisins…), achetez local et de saison pour profiter de produits plus frais et moins traités.

Rappel des grands piliers d’un régime alimentaire préventif

  • Des légumes à chaque repas, et en grande quantité (au moins 400g/jour).
  • Des fruits entiers variés, en évitant les jus.
  • Des céréales complètes (riz complet, quinoa, avoine…) plutôt que raffinées.
  • Des légumineuses plusieurs fois par semaine (lentilles, pois chiches, haricots…).
  • Des sources de bons gras (huile d’olive, noix, poissons gras).
  • Une consommation minimale de sucre, d’alcool et d’aliments transformés.

Une bonne alimentation, mais pas que…

Enfin, un mode de vie préventif ne repose pas uniquement sur l’assiette. Il comprend aussi :

  • Une activité physique régulière (au moins 30 minutes par jour).
  • Un sommeil de qualité et une bonne gestion du stress.
  • Un poids stable et un tour de taille raisonnable (le tissu adipeux en excès peut libérer des hormones pro-inflammatoires).

La santé se joue dans les détails du quotidien. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour commencer à faire mieux.

FAQ : alimentation et prévention du cancer

Quel est le meilleur aliment contre le cancer ?

Il n’existe pas d’aliment miracle, mais les légumes crucifères (brocoli, chou, chou kale) sont particulièrement riches en composés protecteurs.

Quels aliments éviter pour réduire le risque de cancer ?

Les viandes transformées, l’alcool, les produits ultra-transformés et les aliments très sucrés sont à limiter autant que possible.

Le bio est-il vraiment utile contre le cancer ?

Il peut réduire l’exposition aux pesticides, en particulier pour les fruits et légumes les plus traités. C’est un plus, mais pas une obligation.

Peut-on prévenir tous les cancers avec l’alimentation ?

Non, mais une bonne alimentation diminue le risque pour plusieurs cancers (côlon, sein, estomac…). Elle fait partie d’une stratégie globale de prévention.