Vous voulez un enfant bilingue?

Par Aïda B.
Modifié le
Lecture: 6 minutes

On ne le dira jamais assez, être bilingue offre de nombreuxavantages tant économiques que sociaux. Apprendre une nouvelle langue n’est paschose facile pour la plupart des gens. Ceci dit, si cet apprentissage se faitavant 7 ans, l’enfant ne passe pas par sa langue maternelle pour acquérir laseconde langue. Les choses se font naturellement mais passé cet âge, cetteporte restée ouverte dans le cerveau afin d’apprendre un langage et non unelangue se ferme à tout jamais.



Avant de commencer à parler deux langues, l’enfant doitcommencer par les apprendre !

Lorsque les parentss’extasient du premier « Mama » de leur bébé de six mois, il s’agit en réalitéd’une production de sons. Ces babillages échangés avec leur entourage setransforment peu à peu en mots, entre 11 et 13 mois (âge du premier mot). Vers2 ans, l’enfant commence à former des phrases, et à 3 ans, l’échange avecl’entourage devient de plus en plus complexe.

Qu’est-ce qu’être bilingue ?

Être bilingue correspond au fait de comprendre et des’exprimer au minimum dans deux langues, voire plus. A sa naissance un bébé ades capacités extraordinaires d’apprentissage. Il est capable de distinguer etd’enregistrer des phonèmes (les sons) différents de sa langue maternelle.

Toutefois, il fautsavoir que c’est rare qu’un bilinguisme dit « équilibré » se développe. Lebilinguisme équilibré consiste à avoir un niveau de maîtrise égal pour les deuxlangues. Il y a en général toujours une langue qui domine l’autre. Chez lesenfants, c’est même totalement exceptionnel d’observer le même niveau delangage.

Le cerveau d’un enfant bilingue

Le cerveau humain a une zone où est traité le langage, etqui est appelée l’ « aire de Broca ». Vue à l’IRM, cette zone « s’allume »quand vous parlez. Pour une personne bilingue de naissance, cette zone s’allumede manière entremêlée quelle que soit la langue parlée.

Pour les personnesqui ont acquis une deuxième langue plus tard, la zone de la première langue etcelle de la deuxième langue sont cloisonnées de façon distincte et finalement,la deuxième langue n’est plus acquise comme une langue maternelle, mais commeune langue apprise plus tard.

Les mêmes chances pour tout le monde ?

A la base tous les bébés ont les mêmes capacitésd’apprentissage de plusieurs langues. Pas forcément parce qu’ils sont tousdoués en langue, mais parce qu’ils ne font pas de différence entre les languesparlées. A la naissance, la plasticité naturelle du cerveau du nouveau-né luipermet d’apprendre aisément plusieurs langues comme s’il faisait simplementl’acquisition du langage dans sa langue.

Au départ, l’enfantse familiarise avec les phonèmes (les sons) qui sont spécifiques à chaquelangue. Puis, il les pratique en les restituant. Plus tôt débutel’apprentissage, mieux ce sera. En effet, à partir de 3 ans, les petitscommencent à perdre leurs capacités de fidèle restitution.

Être bilingue plus tard ?

Au fur et à mesure que l’enfant grandit, il intègre lesrègles sociales et se fabrique un blocage dicté par ces conventions quirisquent de le gêner dans sa spontanéité. En effet, outre les difficultésd’acquisition que requiert l’apprentissage d’une nouvelle langue, cela supposede ne pas se sentir embarrassé à l’idée de parler une langue de façonincertaine. Or, à partir d’un certain âge, les enfants/adolescents évitent aumaximum d’être en situation qui pourrait les mettre en défaut…

Par ailleurs, parlerune autre langue demande de pratiquer un type de mimétisme, ne serait-ce quepour avoir un accent qui se rapproche au maximum du natif. Plus on attend, plusil est difficile d’acquérir ces phonèmes. C’est également une question destructure anatomique. Les articulations de la mâchoire finissent par se figerdans la seule langue parlée et auront moins de souplesse dès lors qu’il faudraacquérir d’autres sons, d’autres prononciations.

Être bilingue… et ensuite ?

Parler plusieurs langues dès l’enfance permet au cerveau des’exercer et de conserver une élasticité qui aidera plus tard à l’apprentissageéventuel d’autres nouvelles langues. Cette prédisposition permet à ces enfantsd’apprendre une troisième (ou quatrième, voire une énième) langue beaucoup plusrapidement et de manière plus intuitive, un peu à l’instar des gens natifs dupays.



Il a été remarqué que les enfants bilingues présentent uneouverture d’esprit et une curiosité très développées. Cela est probablement dûau fait de vivre dans une famille où le respect des cultures différentes aabouti à l’acceptation d’une autre langue que la maternelle. Cela les poussenaturellement à s’enrichir des cultures différentes et de les intégrer toutaussi naturellement à leur mode de vie et à leur quotidien.

Conseils:

Les enfants ont des capacités d’adaptation incroyables,toutefois il y a quelques écueils à éviter si vous souhaitez que votre enfantparle plusieurs langues. Voici certains conseils pour aider votre enfant àdevenir bilingue :

Vous êtes un couplemixte : restez naturel avec votre enfant, parlez-lui la langue dans laquellevous pouvez transmettre des émotions. La règle « un parent – une langue » n’estpas réaliste, ni réalisable. Dans la vie de tous les jours, il arrive souventque vous deviez changer de langue avec votre enfant. Ce n’est pas grave ! Iln’existe aucune étude scientifique prouvant que la méthode « un parent-unelangue » est la bonne.

Vous parlez la même langue, mais vous vivez dans un paysétranger : parlez-lui votre langue, il apprendra très vite et sans votre aide,la langue du milieu dans lequel il baigne.

Vous êtes un couple mixte et vous vivez dans un paysdifférent de vos langues respectives : ne craignez pas la confusion, parlezchacun votre langue à votre enfant. Il apprendra la 3ème langue avec autant defacilité que les deux langues que vous lui parlez.

Même si vous ne parlez pas votre langue maternelle à laperfection, mais que vous savez tenir une conversation, parlez-lui dans cettelangue. L’apprentissage des sons et des mots ne passe pas uniquement par unvocabulaire exhaustif. Parmi les conseils importants à connaître : parler unelangue doit être lié à une très grande affectivité, et c’est le cas si vousmurmurez des mots doux ou des berceuses apprises dans l’enfance à votre bébé.

Il n’existe pas de langue « noble », si vous pouvezpermettre à votre enfant de baigner dans un milieu linguistique différent,faites-le, si vous souhaitez à votre enfant de parvenir au bilinguisme. Laplupart des crèches/écoles bilingues sont onéreuses et pas forcément à laportée de toutes les bourses, mais il y a d’autres moyens d’apprendre à parlerune autre langue que le français.

Autres méthodes :

Faites garder votre enfant par une assistante maternelle ouune nounou étrangère, demandez-lui de parler à votre enfant dans sa languematernelle.

Quand votre enfant regarde un DVD mettez le en version VO,le plus tôt possible, afin que cela soit naturel, il prendra dès lors  l’habitude. Si vous débutez avec ce systèmevers 4 ans, ce ne sera pas « normal ».

Il y a aujourd’hui des méthodes pour les tout- petits quileur donneront une longueur d’avance mais vous devez vous montrer enthousiaste,persévérer et pourquoi ne pas s’y mettre avec lui. Gardez en mémoire que c’estun cadeau magnifique et tellement utile que vous lui faites pour son avenir. Maîtressed’anglais depuis plus de 25 ans dans une école privée, j’enseigne cette languedès 3 ans à raison de 45 minutes, quatre fois par semaine et les résultats sontincroyables ! Naturellement, tout le monde n’a pas cette possibilité,raison pour laquelle j’ai développé ma méthode à travers de petits épisodes de15 minutes à télécharger. Une manière ludique et progressive, comme je le faisen classe mais cette fois avec ma marionnette «  Basile ». www.ludo-lidia.com.Ces épisodes devraient être regardés au moins tous les deux jours. Cinq minutessuffisent si l’enfant ne veut pas plus. » L’important est d’être constant »comme le disait Oscar Wilde. C’est le fait de l’introduire quasi au quotidienen courte durée qui fera la différence. Bien sûr votre enfant ne sera pasparfaitement bilingue avec ma méthode mais vous lui donnerez un sérieux coup depouce pour les années à venir.

Les séjours linguistiques en famille d’accueil serontbénéfiques car c’est de l’immersion totale. Mieux que les camps oùmalheureusement en dehors des cours du matin, les après-midis seront passés encompagnie des nouveaux copains ou copines, français, comme lui.

A vous de voir si un peu d’effort de votre côté en vaut lapeine ; votre enthousiasme, votre constance sont la clé. Votre enfant lui,s’amusera et développera avec aisance une nouvelle langue, apprise comme unlangage, c’est-à-dire plus facilement et tout naturellement.