Sommeil des personnes âgées : comprendre, apaiser et mieux dormir en vieillissant

Par Jasmine Mansouri
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Il y a cette heure étrange, souvent entre trois et cinq heures du matin, où le sommeil se brise sans raison apparente. Le corps est fatigué, mais l’esprit est déjà réveillé. Beaucoup de femmes âgées me décrivent ce moment comme le plus difficile de la nuit : le silence, les pensées qui tournent, l’impression que le repos ne reviendra pas.

Mal dormir en vieillissant est fréquent. Mais non, ce n’est pas une fatalité, ni quelque chose qu’il faudrait simplement accepter en serrant les dents. Le vrai problème, c’est que l’on confond souvent changements normaux du sommeil et troubles réels.

Cet article ne promet pas des nuits parfaites. Il aide à comprendre ce qui est normal, ce qui ne l’est pas, et surtout ce qui peut réellement améliorer le sommeil quand on avance en âge, sans culpabiliser ni s’épuiser à appliquer des conseils inadaptés.

En clair : le sommeil change avec l’âge, mais un mauvais sommeil chronique n’est jamais “normal”. Il existe des leviers simples, et des signaux qui doivent alerter.

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Est-ce normal de moins bien dormir en vieillissant ?

Oui, le sommeil évolue avec l’âge… mais non, se réveiller épuisée chaque matin n’est pas normal.

Avec les années, le sommeil devient plus léger et plus fragmenté. Les phases de sommeil profond diminuent, et les réveils nocturnes sont plus fréquents. Beaucoup de personnes âgées s’endorment plus tôt le soir et se réveillent plus tôt le matin, parfois sans parvenir à se rendormir.

Ce qui est souvent mal compris, c’est que ces changements ne devraient pas empêcher de se sentir reposée dans la journée. Quand la fatigue persiste, quand la somnolence devient envahissante ou que les nuits sont systématiquement hachées, il ne s’agit plus d’un simple effet de l’âge.

Dans la vraie vie, cela ressemble souvent à ceci : on “dort”, mais on ne récupère plus. On se lève déjà fatiguée, avec moins d’énergie, parfois plus irritable, parfois inquiète sans trop savoir pourquoi.

Faits clés sur le sommeil des personnes âgées

  • La plupart des personnes âgées ont besoin d’environ 7 à 9 heures de sommeil, comme les adultes plus jeunes.
  • Les réveils nocturnes sont plus fréquents, mais ne doivent pas être invalidants.
  • La qualité du réveil est plus importante que le nombre d’heures exact.
  • Une fatigue persistante, une somnolence diurne ou des troubles de l’humeur ne sont pas liés au vieillissement normal.

Pourquoi les troubles du sommeil sont fréquents chez les personnes âgées

Les difficultés de sommeil ne viennent presque jamais d’une seule cause.

Avec l’âge, plusieurs facteurs se combinent : le corps change, le rythme de vie aussi, et l’environnement devient parfois plus silencieux… trop silencieux. Beaucoup de personnes âgées dorment moins bien non pas parce qu’elles “ne savent plus dormir”, mais parce que leur quotidien ne prépare plus suffisamment le corps et l’esprit au repos.

Les douleurs chroniques, même modérées, fragmentent le sommeil. L’anxiété nocturne, souvent discrète, empêche l’endormissement profond. Le manque d’exposition à la lumière naturelle, une activité physique réduite ou une journée trop peu stimulante peuvent aussi perturber l’horloge interne.

Enfin, certains traitements médicaux peuvent modifier le sommeil sans que cela soit immédiatement identifié comme la cause.

Selon votre profil

  • Si vous vivez seul(e) : le silence nocturne peut amplifier les pensées et retarder l’endormissement.
  • Si vous avez des douleurs régulières : un sommeil léger est souvent une conséquence directe.
  • Si vous somnolez beaucoup en journée : le sommeil nocturne est souvent insuffisant ou de mauvaise qualité.

Quelles habitudes améliorent vraiment le sommeil après 60 ans

Les habitudes utiles sont souvent simples, mais doivent être réalistes et régulières.

Il ne s’agit pas de transformer ses soirées en parcours contraignant. L’objectif est de redonner au corps des repères clairs : lumière le jour, calme le soir, mouvement régulier (marche, yoga, pilates, musculation…), et horaires relativement stables.

Une chambre fraîche, sombre et calme favorise l’endormissement. Un lever et un coucher à heures proches chaque jour aident le cerveau à anticiper le sommeil. La sieste peut être bénéfique, à condition d’être courte et en début d’après-midi.

Femme senior marchant à l’extérieur à la lumière du jour, favorisant la régulation du rythme veille-sommeil.
La lumière naturelle quotidienne joue un rôle clé dans la qualité du sommeil avec l’âge.

 

Astuce simple et observable

Sortir à la lumière naturelle chaque matin, même 15 à 30 minutes, pendant une à deux semaines, améliore souvent l’endormissement et réduit les réveils nocturnes.

Quand faut-il consulter pour des problèmes de sommeil ?

Un mauvais sommeil répété n’est jamais anodin.

Il est conseillé de consulter lorsque les troubles durent depuis plusieurs semaines, que la fatigue impacte la journée, ou que l’humeur, la mémoire ou l’équilibre se dégradent. Les réveils nocturnes accompagnés d’angoisse, de douleurs importantes ou de somnolence excessive dans la journée doivent également alerter.

Le médecin peut vérifier les causes médicales, ajuster certains traitements et orienter, si besoin, vers un spécialiste du sommeil.

Ce que les somnifères ne règlent pas

Les somnifères peuvent aider ponctuellement, mais ils ne corrigent pas la cause du problème.

Ils n’agissent ni sur l’anxiété nocturne, ni sur le manque de rythme, ni sur les douleurs. À long terme, ils peuvent même rendre le sommeil plus fragile. La thérapie cognitivo-comportementale de l’insomnie (TCC-I) est aujourd’hui reconnue comme l’une des approches les plus efficaces pour améliorer durablement le sommeil, sans dépendance.

Questions fréquentes sur le sommeil des personnes âgées

Combien d’heures de sommeil faut-il après 60 ou 70 ans ?

La plupart des personnes âgées ont besoin de 7 à 9 heures de sommeil. La sensation de repos au réveil est plus importante que le chiffre exact.

Les réveils vers 3 ou 4 heures du matin sont-ils normaux ?

Ils sont fréquents, mais ne doivent pas être systématiques ni empêcher de récupérer. Lorsqu’ils deviennent réguliers et fatigants, il est préférable d’en parler à un professionnel.

Faut-il supprimer complètement la sieste ?

Non. Une sieste courte, en début d’après-midi, peut être bénéfique. Les siestes longues ou tardives peuvent en revanche perturber le sommeil nocturne.

Peut-on retrouver un bon sommeil en vieillissant ?

Oui, dans de nombreux cas. Comprendre les causes, ajuster le rythme de vie et se faire accompagner si nécessaire permet souvent une nette amélioration.

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