Un printemps à Tchernobyl d’Emmanuel Lepage

Par Sid-Ahmed Bachiri
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Futuropolis
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Printemps à Tchernobyl



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Résumé de la BD « Un printemps à Tchernobyl » d’Emmanuel Lepage édité chez Futuropolis

« Le 26 avril 1986 le cœur du réacteur nucléaire de la centrale de Tchernobyl entre en fusion : c’est le début de la plus grande catastrophe nucléaire du XXème siècle. Encore aujourd’hui personne ne peut en mesurer les conséquences humaines ou écologiques.

Vingt deux ans plus tard, Emmanuel Lepage est invité par l’association « Dessin’Acteurs » pour relater par le texte et le dessin la vie de ceux qui vivent encore là-bas. Malgré le risque il n’hésite pas et découvre qu’il y a de la vie au milieu de cette zone de mort. »

Critique sur la BD « Un printemps à Tchernobyl » d’Emmanuel Lepage édité chez Futuropolis

Autant vous prévenir cette chronique va être remplie de superlatifs, difficile de faire autrement pour parler de cette magnifique BD, et je crois qu’il faut séparer les qualités de cet album pour mieux les comprendre.

Tout d’abord il y a l’histoire. Je pensais voir les terres dévastées de Tchernobyl, peuplées d’animaux difformes et sans âme qui y vivent. Le projet de se rendre sur place pour un reportage me semblait fou et incroyablement dangereux.



Et pourtant, même si les risques sont bien réels, on découvre en fait que les zones proches de la centrale sont habitées, hors de la zone de sécurité de vingt kilomètres, il y a des villages.

On sent que l’auteur a lui aussi été surpris de voir de la vie, des rires ou des enfants dans cette région. Il n’oublie pas de nous parler des risques, des morts, des sacrifices fait par ceux qui sont là mais il ne les diabolise pas, ne les dépeint pas comme des fous. Ce sont juste des gens qui n’ont pas le choix.

Il y a une vraie humanité pour parler d’eux, le but de ce voyage était de témoigner de la réalité et c’est une vraie réussite.

Et pour ce témoignage il fallait un dessin à la hauteur. Et quel dessin ! Plusieurs de ces planches pourraient être encadrées dans un musée tant elles sont belles. Les paysages, les visages et la centrale, tout est sublimé par les traits et les couleurs choisis par Emmanuel Lepage.

Il faut lire cet album au moins deux fois, la première pour découvrir la réalité et la richesse de cette histoire et la deuxième pour savourer les cases, pour admirer le travail de dessin et de mise en couleur.

Ce témoignage sur le terrain, ce carnet de voyage, est une exceptionnelle bande dessinée. Elle est magnifique dans sa réalisation et très instructive dans son récit. Elle figure désormais en bonne place dans mon panthéon de la BD.

Ma note : 10/10 (évidemment).

David Rémack, critique littéraire

« Article relu et corrigé par Virginie Bourquin de Passion Plume, notre partenaire correctrice ».