1er Mois de Grossesse – Le suivi médical lors de la grossesse

Par Aïda B.
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suivi medical grossesse
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Où se faire suivre lors de la grossesse?

Vous pouvez être suivie à l’ hôpital, en ville, en clinique privée ou par la protec- tion maternelle infantile de votre lieu de résidence ( PMI). Les hôpitaux publics, les hôpitaux privés à but non lucratif (dont les missions sont les mêmes que l’hôpital public), les cliniques privées peuvent proposer un suivi global : du suivi de grossesse à la sortie de maternité, y compris l’accou- chement. Le choix de la structure (publique ou privée ; petite, moyenne ou grande) vous appartient. Selon l’établissement choisi, il y aura nécessité de travailler en réseau et d’associer plusieurs professionnels. Mais quel que soit le type de structure, le professionnel de santé qui vous suit doit pouvoir à tout moment vous orienter selon le niveau de risque de votre grossesse.



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Sachez qu’une nomenclature des maternités existe en fonction de leur type de prise en charge :

– Maternité de type I – Elle prend en charge les grossesses « normales », c’est- à-dire celles prévues au départ comme étant « à bas risque » aussi bien pour la mère que pour le bébé. En cas de pathologie ou de problème liés à la grossesse, cette maternité entre en relation avec une maternité de type II ou III, pour un éventuel transfert de la femme enceinte. Cette maternité ne dis- pose pas d’un service de pédiatrie dans l’établissement. Il y a cependant un pédiatre attaché à l’établissement qui viendra examiner votre enfant après la naissance. Il peut être appelé en cas de besoin.

– Maternité de type II – Elle assure le suivi des grossesses « normales », mais aussi des grossesses pathologiques et leurs accouchements si la naissance peut se produire après 34 SA. Elle se situe dans un établissement qui dis- pose d’un service de pédiatrie ou de médecine néonatale. Il y a donc un pédiatre sur place. En cas de problème spécifique (pour des indications pré- cises ou un terme inférieur à 34 SA, un poids inférieur à 1,5 kg), cette mater- nité pourra prévoir l’éventuel transfert de la femme enceinte dans un délai raisonnable vers une maternité de type III.

– Maternité de type III – Elle est située dans un établissement qui est doté d’une unité de soins intensifs ou d’un service de réanimation pédiatrique ou néonatale. Ce type de maternité prend en charge les grossesses normales si la femme habite près de cette maternité, mais aussi les grossesses patholo- giques et surtout celles où il est prévu que le nouveau-né puisse être hospi- ta li sé dans un service de néonatalogie pour une surveillance intensive et des soins spécifiques (enfants de moins de 34 SA, de moins de 1,5 kg ou présentant une pathologie nécessitant des soins particuliers ou une inter- vention chirurgicale à la naissance). Les maternités de type III accueillent des femmes en provenance des maternités de type I ou II de la région.

Si votre grossesse est normale et que le bébé n’a pas de pathologie, vous pouvez donc accoucher dans la maternité de votre choix. S’il y a un problème en fonction du terme, il faut comprendre la nécessité d’un transfert avant la naissance, dans un établissement où votre bébé pourra recevoir les soins adaptés à son état et à son âge. Rassurez-vous, les transferts dans un autre établissement ne représentent que 1 % des naissances.

QUAND ANNONCER LA BONNE NOUVELLE ?

Bien sûr, vous allez l’annoncer rapidement au père de l’enfant. Pour la famille et les amis, il en va autrement. Nous vous conseillons de ne pas l’annoncer avant la fin du 1 er trimestre et après avoir fait la première échographie, car vous pouvez malheureusement faire une fausse couche ou l’échographie du 1 er trimestre peut indiquer une malformation.

DÉNI DE GROSSESSE ET GROSSESSE NERVEUSE

Le déni de grossesse se définit comme le fait, pour une femme enceinte, de ne pas avoir conscience de l’être. Il est dit « partiel » s’il prend fin avant terme et « total » s’il se poursuit jusqu’à l’accouchement. Il y a donc, dans ce cas, une grossesse « physique », mais pas de grossesse « psychique ». Lorsqu’une femme pense être enceinte et en présente tous les signes (arrêt des règles, nausées, etc.) alors qu’elle ne l’est pas, on parle de « grossesse nerveuse ».

Par qui se faire suivre ?

Les professionnels pouvant suivre une grossesse sont les sages-femmes, les gynécologues-obstétriciens, les gynécologues médicaux et les médecins généralistes.

La sage-femme

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Vingt mille sages-femmes exercent en France. Elles peuvent vous suivre dans un établissement de santé (hôpital ou clinique), dans le cadre d’un dispensaire de PMI ou à leur cabinet libéral en ville.

C’est une profession médicale à compétences et responsabilités définies, ce qui signifie qu’elles assurent le suivi de la grossesse et de l’accouchement sans complications, sans avoir recours aux médecins. Si une pathologie survient (hypertension artérielle, diabète, risque d’accouchement prématuré…), elles doivent faire appel à un médecin.

La sage-femme peut donc déclarer votre grossesse, faire les consultations de grossesse, réaliser l’entretien prénatal du 4 e mois, pratiquer les échographies, vous préparer à la naissance, vous accoucher, puis assurer un suivi postnatal.

Malheureusement, il existe une inadéquation entre l’offre de soins telle qu’elle est, et la réalité : le nombre de sages-femmes ne permet pas actuellement de les rendre disponibles pour toutes ces activités, et il reste donc très difficile – voire impossible – d’avoir une sage-femme pour le suivi global de la grossesse et de l’accouchement. Aujourd’hui, 70 % d’entre elles travaillent dans les hôpitaux publics et réalisent plus de 80 % des accouchements normaux. À l’hôpital, la sage-femme vous suivra pendant le travail et pour l’accouchement, s’il se déroule normalement. S’il y a un problème (accouchement par le siège, jumeaux, nécessité d’un forceps ou d’une ventouse), elle fait appel au médecin. En clinique privée, elle reste une auxiliaire médicale auprès du gynécologue- obstétricien, qui le plus souvent est présent pour l’accouchement.

Le gynécologue-obstétricien

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tée, la chirurgie gynécologique. Il pratique les accouchements difficiles (siège, jumeaux) par extractions instrumentales (ventouses, forceps), et les césariennes. En clinique privée, c’est lui qui suit la grossesse et vous accouchera par voie basse ou par césarienne.

À l’hôpital, il suit les grossesses pathologiques si les sages-femmes prennent en charge les grossesses et les accouchements normaux. Il intervient systématiquement en cas de problème. Il peut aussi exercer en secteur privé et effectuer des accouchements à l’hôpital public.

VOTRE OBSTÉTRICIEN SERA-T-IL PRÉSENT LE JOUR DE VOTRE ACCOUCHEMENT ?

Il n’est possible de prévoir ni la date ni l’heure de l’accouchement, aussi, il n’est pas certain que le médecin ou la sage-femme qui vous a suivie pendant la grossesse soit présent et disponible à ce moment-là. Et, le jour de l’accouchement, il vaut mieux avoir affaire à un professionnel de la naissance frais et dispos qu’à celui qui vous suit, mais qui n’a peut- être pas dormi de la nuit ! Plus qu’à une personne, considérez que vous vous en remettez à une équipe, dont celui qui vous suit est le référent.

Le gynécologue médical

Le gynécologue médical suit généralement les grossesses jusqu’à 6 mois. Il ne pratique pas les accouchements. Il s’associe très souvent pour suivre la grossesse à un gynécologue-obstétricien et à une sage-femme, qui, la plupart du temps, exercent dans la maternité où vous avez choisi d’accoucher.

Le médecin généraliste

Votre médecin généraliste peut déclarer votre grossesse et effectuer des consultations de suivi de grossesse (dans le cadre d’une grossesse sans complications) jusqu’au 8 e mois. Il travaille en réseau avec des professionnels de la naissance, sages-femmes et gynécologues-obstétriciens, à qui il adresse les femmes pour les échographies et la préparation à la naissance. Au 8 e mois, la structure qui va réaliser l’accouchement prend le relais pour effectuer la fin du suivi de grossesse.

Les honoraires

Le gynécologue ou le médecin généraliste peuvent être conventionnés par la Sécurité sociale en secteur 1. Dans ce cas, ils pratiquent des honoraires qui vous seront intégralement remboursés. Ils peuvent également être convention- nés en secteur 2 dit « à honoraires libres » et fixer leurs honoraires librement, « avec tact et mesure », comme le préconise le Code de déontologie. Dans ce cas, vous ne serez remboursée que sur la base du tarif de la Sécurité sociale, la différence restant à votre charge. Vous pouvez vous renseigner sur le site officiel de l’Assurance maladie (http://ameli-direct.ameli.fr/). Vous pourrez alors déterminer si votre gynécologue ou médecin sont en secteur 1 ou 2 et, dans ce dernier cas, connaître les tarifs habituellement pratiqués en consultations ou ceux concernant les actes courants (échographies, accouchements, césariennes, etc.). La sage-femme est en général conventionnée avec la Sécurité sociale, comme les médecins de secteur 1.

La première consultation de la grossesse

La première consultation officielle de grossesse doit avoir lieu avant la fin du 3 e mois (15 SA) avec un médecin ou une sage-femme. Il n’est en réalité pas rare de bénéficier d’une deuxième consultation au 1 er trimestre, surtout si la première consultation a eu lieu à 1 mois et demi ou 2 mois.

Au cours de cette consultation, vous recevez toutes les informations sur l’offre de soins (suivi médical, consultations prénatales, examens de dépistage…), la préparation à la naissance, l’accouchement, l’allaitement, l’organisation des soins au sein des réseaux de périnatalité. Le médecin peut également vous proposer d’ouvrir un dossier médical personnel (ou DMP : voir Les démarches administratives p. 457).

LES OBJECTIFS DE LA CONSULTATION

– Confirmer la grossesse en cas de doute, son début et son terme probable à 41 SA (à partir du premier jour des dernières règles). – Pratiquer l’examen médical et s’assurer du bon déroulement de la grossesse. – Pratiquer les examens sanguins utiles pour la surveillance de la grossesse. – Prévoir la première échographie et le dépistage de la trisomie 21. – Rechercher d’éventuelles complications. – Planifier la surveillance de la grossesse et l’accouchement. – Effectuer les formalités administratives de déclaration.

La détermination du début de la grossesse et du terme

Après vous avoir donné toutes les informations utiles, le but de cette consultation est de réaliser un interrogatoire médical, de fixer la date de début de grossesse et de faire un examen clinique. La consultation débute le plus souvent par un interrogatoire médical qui va renseigner les antécédents gynécologiques, obstétricaux, médicaux, chirurgicaux de la future mère (voir encadré « Le déroulement de la consultation ») et les antécédents familiaux héréditaires ou génétiques des deux conjoints.

La date de début de grossesse est déterminée en fonction de la date des dernières règles ou à partir de la date de conception (âge gestationnel) estimée. L’échographie permet de confirmer cette date théorique ou de la corriger en cas de décalage supérieur à 4 ou 5 jours.

Le professionnel doit aussi confirmer le diagnostic de grossesse par un examen clinique du corps et du col de l’utérus. Le volume de l’utérus est en effet légèrement augmenté à la fin du 1 er mois. Le dosage de l’hormone HCG (test de grossesse) n’est utile qu’en cas de doute, si la grossesse ne paraît pas évidente au toucher vaginal ou à l’échographie.

L’examen général

Cette consultation est l’occasion de bénéficier d’un examen clinique général et gynécologique :

– recherche de signes d’anémie ;

– inspection des jambes à la recherche de varices ;

– analyse de votre état général. Si votre suivi gynécologique n’est pas régulier, un examen des seins est pratiqué, de même qu’une palpation de l’abdomen et un examen du vagin et du col de l’utérus. On vous propose également de faire un frottis cervical si vous n’en avez pas eu depuis plus de 3 ans.

Les femmes excisées peuvent aussi profiter de cet examen clinique pour parler de leur problème, qui peut faire l’objet d’une intervention réparatrice avant l’accouchement.

La pesée, la prise de tension

Au cours de cette première consultation, vous êtes pesée, et le médecin prend votre tension artérielle.

La prise de poids doit être de 1 kg par mois pendant les sept premiers mois, puis de 1,5 kg les deux derniers mois. Cette prise de poids dépend de l’IMC (indice de masse corporelle) de départ, et tout surpoids en début de grossesse mérite une attention particulière : une consultation de diététique et le dépistage du diabète gestationnel sont alors prescrits. La tension artérielle diminue physiologiquement chez la femme enceinte, avec un maximum toléré de 14/9. Sa surveillance est essentielle tout au long de la grossesse, car son augmentation, associée à des œdèmes et à la présence d’albumine dans les urines, constitue l’une des pathologies les plus fréquentes de la deuxième moitié de la grossesse, particulièrement lors d’une première grossesse. Elle se nomme pré-éclampsie et peut être source de complications maternelles et fœtales (hypotrophie fœtale, hématome rétro placentaire, convulsions).

L’évaluation des risques éventuels

À l’issue de cet interrogatoire et de l’examen clinique, le professionnel évalue le risque obstétrical global et la nécessité d’examens ou d’un suivi particuliers. Si tout est normal, vous pourrez être suivie par une sage-femme ou votre médecin de famille. S’il y a un problème, il faudra consulter dès le début de votre grossesse le gynécologue-obstétricien de l’établissement dans lequel vous souhaitez accoucher, pour qu’il fasse le point avec vous et définisse les visites qui devront être faites avec lui ou son équipe.

La mise en route du suivi de votre grossesse

Après la première consultation, la sage-femme ou le médecin a mis en route le suivi de votre grossesse. Au cours des visites mensuelles, vous discuterez ensemble des examens biologiques, d’éventuels problèmes survenus depuis la consultation précédente et des modalités de l’accouchement. Le professionnel qui vous suit vous donnera des conseils sur votre alimentation, votre hygiène et votre rythme de vie. Ils porteront sur : Lire la suite