Sevrage tabagique : le parcours du combattant ?

Par Chamss Bachiri
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Le tabagisme est un phénomène très répandu en France et dans la plupart des pays du monde. Il constitue un enjeu crucial de santé publique. Conscients des graves conséquences du tabac sur la santé, la majorité des fumeurs tentent désespérément d’arrêter leur consommation. D’après des études scientifiques publiées dans la revue « Cochrane », sur 10 tabagiques, seul un cas parvient à se sevrer définitivement. Concrètement, 90 % des fumeurs sont confrontés à des rechutes. Cette difficulté pour arrêter de fumer s’explique notamment par la dépendance créée par les substances chimiques contenues dans les cigarettes.



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Misez sur l’hypnose pour arrêter de fumer

Entre la cigarette électronique, les substituts nicotiniques et les cures anti-tabac, il existe plusieurs solutions pour limiter l’addiction à la cigarette. Néanmoins, depuis quelques années, l’hypnose est considérée comme la technique la plus efficace pour arrêter définitivement de fumer. Elle faciliterait le sevrage tabagique en le rendant moins pénible pour le fumeur. C’est le cas par exemple de la méthode d’hypnose Switchgood qui vous permet d’arrêter de fumer à votre rythme et en fonction de vos besoins. Elle a fait ses preuves sur un grand nombre d’individus.

Le principe de l’hypnose contre la dépendance au tabac

L’hypnose vise à modifier le comportement des fumeurs vis-à-vis de la cigarette. Pour y parvenir, le praticien place la personne dans une situation de relaxation profonde et de conscience modifiée par le biais de la voix. Dans un premier temps, il essaie de changer la perception que le fumeur a de la cigarette. À ce niveau, il se sert principalement des suggestions sur le goût, l’odeur ou encore le manque de souffle.

Ensuite, l’hypnotiseur explore les causes qui poussent le patient à fumer, afin de trouver d’autres alternatives. Pour finir, il aide le patient à surmonter et changer ses croyances et ses peurs. Par exemple, la crainte de prendre du poids sera substituée par la fierté au terme du sevrage.

L’état d’hypnose permet notamment au fumeur de se projeter dans un avenir heureux sans tabac. L’hypnose contre l’addiction tabagique emploie plusieurs procédés pour inciter le fumeur à délaisser définitivement le tabac :

  • la suggestion directe,
  • l’évolution en âge,
  • la projection dans le futur,
  • l’hypnose éricksonienne.

Séance d'hypnose pour arrêter de fumer

Le déroulement d’une séance d’hypnose pour arrêter de fumer

Le déroulement de l’hypnose n’est pas systématique. En effet, l’hypnopraticien ou l’hypnothérapeute pose au préalable plusieurs questions au fumeur. Ce questionnaire a pour but de pouvoir déterminer les rapports de la personne au tabac ainsi que ses motivations. Ce n’est qu’après cette étape que l’hypnose peut commencer. La séance est en partie basée sur des suggestions et des visualisations.

Généralement, l’hypnose anti-tabac est une thérapie assez brève. Certaines personnes n’ont besoin que d’une séance d’hypnose pour arrêter la cigarette, tandis qu’il en faudra entre deux ou trois séances pour d’autres.

L’hypnose est-elle efficace pour tous les types de fumeurs ?

Il existe plusieurs catégories de fumeurs :

  • les fumeurs épicuriens,
  • les fumeurs esthètes,
  • les fumeurs compulsifs,
  • les fumeurs énervés ou stressés,
  • les fumeurs passifs.

Le niveau de dépendance ou d’addiction au tabac diffère en fonction du type de fumeur. L’hypnose est une méthode parfaitement adaptée à toutes les catégories de fumeurs, peu importe le degré de dépendance au tabac.

Comment fonctionne la dépendance au tabac ?

La consommation régulière du tabac occasionne une double dépendance chez le fumeur : la dépendance physique et la dépendance psychocomportementale. Un fumeur peut présenter ces deux types de dépendance, à des degrés différents. Appréhender le fonctionnement de la dépendance au tabac constitue une étape importante vers l’arrêt de la cigarette.

La dépendance physique

Notre organisme produit des endorphines de manière naturelle. Ces hormones sont sécrétées par le cerveau durant les situations de stress psychologique ou physique. De façon plus significative, le cerveau libère des endorphines au cours ou après l’effort. Par exemple, lorsque vous pratiquez une activité sportive (marche rapide, randonnée, footing…), votre cerveau produit une quantité importante d’endorphine. Après cet effort physique fourni, vous serez plus relaxé et détendu grâce à ces hormones libérées par votre organisme.



Dans la situation précédemment décrite, le cerveau fonctionne de façon autonome et assure lui-même la production des endorphines. Toutefois, ce mécanisme est différent dans le cas d’une personne qui consomme du tabac. En effet, la fumée inhalée par le tabagique fait transiter de la nicotine de ses poumons vers son système sanguin, en l’espace de quelques secondes. La nicotine est ensuite transférée jusqu’au cerveau du fumeur. Elle se positionne sur les récepteurs nicotiniques qui vont se multiplier et se désensibiliser progressivement. Ainsi, l’organisme du fumeur va réclamer une quantité plus importante de nicotine pour ne pas être en manque.

Quoi qu’il en soit, la nicotine est une substance chimique psychoactive munie d’un grand pouvoir addictif. Elle génère rapidement une dépendance physique chez l’individu qui fume du tabac. Le cerveau humain dispose d’un circuit de récompense. Pour faire simple, la récompense est une sensation de plaisir et de bien-être. Normalement, elle est déclenchée par des situations psychologiques courantes telles que : l’activité sexuelle, la soif ou la faim. Or, la principale action de la nicotine consiste à stimuler le circuit de récompense du cerveau. Ce dernier va donc sécréter et libérer une hormone appelée dopamine. C’est elle qui provoque la sensation de plaisir.

Le cerveau d’un fumeur n’associe le plaisir qu’à la consommation du tabac. Or, la sensation de bien-être procurée par la cigarette ne dure que quelques instants. Le fumeur va donc essayer de renouveler ce plaisir en fumant d’autres cigarettes dès que le besoin se fera ressentir. En bref, la dépendance physique des fumeurs au tabac est occasionnée par ce mécanisme.

La dépendance psycho-comportementale

Le tabagisme provoque également une grande dépendance psychologique et comportementale chez les personnes qui fument. En effet, les fumeurs connaissent parfaitement les risques de la consommation du tabac sur leur santé. Ils ont la volonté d’arrêter de fumer, mais ils ne sont pas en mesure de contrôler leurs envies. L’addiction au tabac surpasse leur bonne volonté et les empêche de respecter les résolutions qu’ils ont prises.

De façon concrète, les fumeurs relient le tabac à leur existence. Ils fument après les repas. Ils fument lorsqu’ils sont en colère, stressés ou préoccupés par une situation de la vie quotidienne. Quelle que soit la période au cours de laquelle ils commencent à fumer, les tabagiques comptent sur la cigarette pour se sentir mieux. Ces comportements addictifs se développent et prennent de l’ampleur au fur et à mesure de l’évolution du tabagisme.

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Pourquoi le sevrage tabagique est-il si difficile à atteindre ?

Le sevrage tabagique est un processus très dur et éprouvant pour la majorité des fumeurs. En effet, la nicotine génère un phénomène d’accoutumance et rend donc totalement dépendants. Ainsi, fumer des cigarettes devient un réflexe, un geste banal pour le fumeur. La nicotine contenue dans les cigarettes corrompt le circuit de la récompense et bouleverse ainsi les comportements des personnes qui fument.

Lorsque la dépendance est installée chez le fumeur, elle occasionne un sentiment de manque chronique. La seule façon de se soulager est de combler le manque en fumant à nouveau. Ce faisant, les fumeurs pensent que les cigarettes les aident à mieux vivre et à se sentir bien.

Dès qu’ils tentent de prendre leur distance avec le tabac, les tabagiques subissent des situations parfois violentes ou pénibles telles que :

  • d’intenses et irrésistibles envies de fumer des cigarettes,
  • de graves troubles du sommeil (problèmes pour s’endormir, insomnies, réveils nocturnes…),
  • de profonds troubles de l’humeur (humeur dépressive, stress, anxiété, nervosité extrême, tristesse, colère…),
  • des difficultés de concentration.

Dans la plupart des cas, les fumeurs engagés dans un processus de sevrage tabagique et qui sont confrontés à ces situations finissent souvent par rechuter. Toutefois, le recours à l’hypnose permet de surmonter ces différents obstacles et de mettre définitivement fin à son addiction au tabac.